Le lieu public, un nouvel étendard pour les données numériques

L’aménagement des espaces rend non seulement les lieux publics plus attrayants, mais permet aussi de faciliter la diffusion de différents contenus. Il s’agit-là, entre autres, de l’un des aspects de la mission de l’atelier de Design par Judith Portier. Nombreux et inspirants, les projets de cette équipe enthousiaste (aménagement de la Zones gourmandes dans le cadre de Montréal en lumières [2015], création d’un espace dédié aux rencontres dans le cadre de C2 Montréal  [2015], design d’exposition interactive Star Wars au Centre des sciences [2012]) montrent bien que l’espace peut-être utilisé pour valoriser la culture.

Manivelle a fait appel à cette firme afin de poursuivre la réflexion entamée sur la façon d’intégrer des écrans numériques interactifs dans les espaces publics. Design par Judith Portier s’est donc questionné sur la manière d’augmenter l’interaction des usagers avec les chevalets Manivelle.

Ce projet s’inscrit dans la volonté de rendre accessible au public un nombre croissant de données numériques. Ainsi, par-delà du concept à la mode de ville intelligente, un nouveau besoin de partage, de valorisation, de démocratisation de l’accès aux contenus numériques s’inscrit en enjeu de plus en plus courant pour les producteurs de ces contenus. La mission de Manivelle est donc de rendre visible l’ensemble de ce bassin croissant de données non consultées qui s'accumulent dans les dépôts et sites web. Le mandat est important, la détermination de l’équipe est grande et l’enjeu capital. Dans ce type de contexte, l’intégration du numérique dans les lieux publics incarne un territoire encore inexploré à défricher de jour en jour!

En collaboration avec l’équipe de Manivelle, les designers Judith Portier et Charles Joron ont mis la main à la pâte afin d’augmenter l’engagement des usagers. Ils ont apporté leur expertise pour penser la façon dont les nouveaux prototypes de Manivelle seront conçus et ainsi bonifier non seulement la visibilité des données numériques mais aussi l’interaction faite avec celles-ci.

Ils nous racontent que « la présence des écrans sollicite différemment le regard des usagers, puisqu'il s'agit d'objets animés ». Les espaces publics qui sont engagés dans un mouvement de valorisation des données numériques doivent donc être pensés pour offrir la possibilité aux gens de regarder/manipuler les écrans, ajoutent-ils. Ils soulignent aussi qu’il y a un véritable travail d’éducation des publics à faire, notamment sur la façon dont on peut utiliser le contenu numérique au quotidien et dont on peut s’approprier les données, par exemple en se les envoyant par courriel dans le cas spécifique des écrans Manivelle.

Si les réflexions, les constats et les prises d’action fusent, l’équipe de Manivelle ainsi que Judith et Charles sont heureux de contribuer à relever les défis qu’implique cette nouvelle façon de concevoir l’espace à l’ère du numérique.

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Vincent Chapdelaine